L’action Atos valait plus de cent euros fin 2017 ; depuis le mois d’août, elle s’est stabilisée autour de sept euros. Qu’est-il arrivé au champion français des services numériques ? La presse économique fait ses choux gras de la descente aux enfers du groupe. Précipitée par le projet de vente d’une partie de ses activités au sulfureux milliardaire tchèque Daniel Kretinsky, la crise semble avoir des racines profondes et remonter au moins à la dispendieuse politique d’acquisitions des années 2010. Le dossier n’est pas une simple affaire privée : l’ingérence de coûteuses sociétés de conseil et banques proches du pouvoir, l’ombre de l’ex-P.-D.G. Thierry Breton désormais intouchable commissaire européen, le rachat indigeste de Siemens IT Solutions érigé à l’époque en symbole de l’alliance franco-allemande, l’implication via Bull dans des domaines aussi stratégiques que la dissuasion nucléaire et les supercalculateurs, l’accès privilégié à une foule de marchés publics (carte vitale, Urssaf, CNAM, Linky, SNCF, papiers d’identité…) : beaucoup de facteurs politiques ont contribué à la formation d’une bulle qui éclate aujourd’hui. Il paraîtrait donc logique que le politique s’implique pour sauver ce qui peut l’être d’Atos, ou du moins de la souveraineté nationale qui en dépend, et que des responsabilités politiques soient établies.
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