Le rachat de grande ampleur (3,8 milliards de dollars) du distributeur canadien Future Electronics par le Taïwanais WT Microelectronics soulève plusieurs commentaires. D’emblée, il paraît difficile de ne pas y voir une conséquence des allégations de prostitution de mineures ciblant le milliardaire montréalais Robert Miller, fondateur de Future. Au-delà de ces accusations qui concernent désormais la justice canadienne, la transaction témoigne d’une volonté des entreprises taïwanaises, placées bien malgré elles au cœur de la rivalité opposant la Chine et les Etats-Unis, d’occidentaliser leurs activités ; en témoignent les projets d’usines américaines de semi-conducteurs du fondeur TSMC. Essentiellement présent en Asie, WT y gagnerait une présence immédiate aux Etats-Unis et en Europe. En élargissant sa chaîne logistique, le Taïwanais la rendrait plus résiliente face aux aléas économiques et géopolitiques régionaux, tout en espérant réaliser des économies d’échelle. Pour l’heure, il promet même de mettre en place deux sièges sociaux (l’un à Taipei, l’autre à Montréal). L’avenir dira si une telle structure bicéphale est tenable à long terme, ou constitue un effet d’annonce destiné à faire accepter le rachat par les autorités canadiennes.
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